La neurologue Maiken Nedergaard, du centre médical de l'Université de Rochester (état de New York), et son équipe ont identifié le rôle de cette molécule dans les effets de l'acupuncture et ont mené un essai sur des souris qui souffraient dans une patte.Les souris ont été soumises à un traitement d'acupuncture classique pendant 30 mn, avec de fines aiguilles enfoncées dans un point proche du genou, le point Zusanli, et que l'on faisait tourner doucement toutes les 5 minutes.
Les chercheurs ont constaté alors que la souffrance était réduite des 2/3 chez les souris, et que le niveau d'adénosine dans les tissus autour des aiguilles était 24 fois plus élevé qu'avant le traitement.
Si on leur supprimait le récepteur d'adénosine, l'acupuncture n'avait aucun effet. Si on augmentait le niveau d'adénosine, la souffrance était réduite, même sans acupuncture. Si on faisait prendre aux souris un médicament contre la leucémie appelée deoxycoformycine, qui ralentit la disparition de l'adénosine dans les muscles, la molécule s'accumulait et les effets de l'acupuncture duraient plus de trois fois plus longtemps.
«L'acupuncture est depuis 4000 ans la base de la médecine dans certaines parties du monde mais comme on ne comprend pas complètement comment elle fonctionne, beaucoup de gens restent sceptiques», note le Dr Nedergaard.
Ces travaux qui montrent l'impact de l'acupuncture sur le système nerveux périphérique, complètent ce que l'on savait déjà sur ses effets sur le système nerveux central où elle incite le cerveau à produire en série des endorphines qui sont des antalgiques naturels.
«Il est clair que l'acupuncture peut activer toute une série de mécanismes différents», a noté Josephine Briggs, directrice du Centre national de médecine complémentaire et alternative au National Institute of Health (NIH).
Cette recherche doit être présentée lors d'une conférence scientifique, Purines 2010, qui se tient jusqu'au 2 juin à Barcelone.